@Yvesrmorin
#peinedemort #questionethique
Non. Franchement, non. Je ne suis pas pour la peine de mort.
Pas de bûcher, pas de chaise électrique, pas de dernière danse avec l'aiguille qui pique. Je suis peut-être une douce rêveuse, mais l'idée de punir quelqu'un qui a tué en le tuant à son tour… ben, c'est pour moi aussi ridicule que d'éteindre un feu avec de l'essence, ou d'essayer de résoudre un conflit mondial avec une bataille de pouces. C'est l'ultime solution, celle qui prouve qu'on n'a pas trouvé mieux que de s'abaisser au même niveau que le criminel. Bravo, l'humanité!
Et puis, parlons-en des erreurs. Le système judiciaire, ce fleuron de la perfection humaine, n'en commet jamais, évidemment! Sauf que si. Prends le cas célèbre de Rubin "Hurricane" Carter, ce boxeur dont la vie a été saccagée par une condamnation injuste pour triple meurtre. Il a passé 19 ans en prison avant d'être innocenté. 19 ans! Ou plus près de chez nous, l'affaire de Guy Paul Morin en Ontario, qui a fait des années de prison pour un meurtre qu'il n'avait pas commis. Imagine si on lui avait appliqué la peine capitale. Oops! Un petit "désolé, on s'est trompé" n'aurait pas suffi, n'est-ce pas?
Avec la peine de mort, des condamnés n'ont alors aucune chance de retrouver leur liberté. Zéro. Nada. Même si, un jour, une nouvelle preuve miraculeuse tombait du ciel, ou si l'ADN, vingt ans plus tard, pointait du doigt un autre "trou du cul". Pour moi, c'est ça le vrai hic. La justice humaine est faillible, pis quand l'erreur est fatale, elle est aussi irréversible. C'est le genre de pari que je ne suis pas prête à prendre avec la vie de quelqu'un, même celle d'un criminel.
Maintenant, attention, je ne suis pas nécessairement pour la réhabilitation possible pour tous. Non, non, non. Certains individus sont peut-être de vrais cas désespérés, des pommes pourries jusqu'à la moelle qu'on ne peut pas simplement mettre au compost pour qu'elles se transforment en belles fleurs. Il y a des gens qui méritent de passer leur vie derrière les barreaux, loin, très loin de la société. Des gens qui ont brisé des vies, qui ont commis l'irréparable, et pour qui l'idée même de "réhabilitation" sonne comme une mauvaise blague. C'est pas tous les criminels qui sont des petits agneaux perdus, faut pas charrier!
Mais entre ça et la peine de mort, il y a un monde. Un monde où l'on privilégie la sécurité de la société par l'incarcération à vie, sans pour autant sombrer dans le barbarisme du "œil pour œil". Parce qu'au final, si on tue les tueurs, qu'est-ce qu'on devient? De simples copies conformes, mais avec un permis du gouvernement pour le faire. Non merci.