Marine Le Pen devrait la mettre en sourdine après le bide de son "rassemblement" de soutien contre sa condamnation dimanche: "Ils vont peut-être arrêter de se lamenter sur tous les médias aussi, ça nous fera des vacances", ironise un député macroniste qui a des contacts au RN à la buvette. En principe, il ne devrait y avoir aucune question sur la "dictature des juges" cette après-midi à l'Assemblée.

Hollande joue les VRP pour les rivaux de Faure avant le congrès du PS: "Il faut que l'on se dote d'un candidat sérieux pour 2027, pas d'un négociateur pro-LFI et écolo", susurre l'ex-président . "C'est la vieille tambouille politique", soupire un fauriste. Le premier secrétaire, candidat à sa réélection, voit le front de ses ennemis s'allonger: Boris Vallaud, Jérôme Guedj, Philippe Brun... "C'est la révolte des énarques", maugréé Faure.

La secrétaire générale du gouvernement, Claire Landais, a démenti devant ses collaborateurs tout départ, annoncé par La Lettre, selon mes infos. "On a été choqué, elle est intègre et appréciée", glisse une source de l'exécutif, n'excluant pas "une boule puante". Cette haute-fonctionnaire est la cheville ouvrière de l'exécutif: "C'est vers elle que Macron et Bayrou se tournent quand ils ont une question", confie ma source

Macron au pays des pharaons. Le président s'affiche avec le dictateur al-Sissi au cœur du souk du Caire, Khân al-Khalili puis à El-Arich, à quelques dizaines de kilomètres de la bande de Gaza et du point de passage de Rafah. A chaque fois, le chef de l'Etat réclame la levée immédiate du blocus pour les Palestiniens. Problème, personne ne l'écoute. "Le crédit politique de la France s'est effondré", constate un diplomate. A qui la faute?

Les macronistes ont trouvé le temps long lors de "l'évènement" ce dimanche. Censé revigorer les troupes, qui ont déserté le parti après la dissolution de Macron, la réunion à la cité du cinéma (ça ne s'invente pas) a été vampirisé par le meeting du RN en soutien à Marine Le Pen. Attal a fait patienter son monde pour s'exprimer après Marine Le Pen: "Heureusement qu'il y avait du pop-corn et de la barbe à papa", se marre un participant

La leçon de transparence de Gabriel Attal à Marine Le Pen sur le mode "si tu voles, tu paies" a laissé coi un certain nombre de ses troupes: "Je ne suis pas sûr que l'on soit en position de faire des leçons dans ce domaine", soupire un macroniste historique, référence à la "batterie de cuisine" traînée par le parti présidentielle. Dussopt condamné, Kohler mis en examen, Ferrand sauvé par la prescription, Bayrou rejugé...

Macron a trollé l'évènement d'Attal ce dimanche. Le président a publié un tweet sur X en hommage à "En Marche", l'ex-parti présidentiel avant Renaissance. "Il y a neuf ans, nous étions quelques-uns avec des idées fortes et des convictions ancrées, loin de tout appareil politique", a écrit le président. "C'est du trollage de compétition", s'amuse un cadre macroniste, qui observe que le chef de l'Etat n'a pas eu un mot pour son "petit frère"

Mélenchon s'en prend à L'Express dont l'un des anciens journalistes (passé au Monde) va sortir un livre à son sujet: Le patron de LFI "a choisi d'en faire la promotion", ironise l'hebdomadaire, qualifié de "journal de la droite extrême". "Attention à l'effet Streisand", s'inquiète un élu LFI. "On va finir par penser que l'on peut avoir des choses à cacher". Quelle idée!

Ruffin affirme avoir la "légitimité" pour représenter la gauche à la présidentielle. "Il est le seul à le penser à ce stade", se bidonne un lieutenant de Mélenchon. Mieux, l'ex-insoumis met en avant ses "vingt-cinq ans" à parcourir la France comme preuve de sa "légitimité" à se présenter. "Jean-Luc fait ça depuis 40 ans", ajoute ma source chez LFI. Ruffin vient de démarrer un tour de France "pour redonner à la France"

L'absence de Sandrine Rousseau à la manif organisée par LFI avec les écolos et le PCF contre le RN "pour ne pas laisser supposer qu'il y a une orientation politique au jugement", laisse pantois ses camarades. "Si on n'avait pas participé, elle serait venue, elle agit parfois par pur esprit d'opposition", s'agace un éminent écolo. "Il faut lutter contre le fascisme, dès qu'on le peut".

Déprime au MoDem: Bayrou plonge à 17% d'opinions favorables dans les sondages. "C'est notre champion, on doit le soutenir mais c'est dur, confie l'un d'eux. Résultat, la réunion de groupe du mardi vire en "bureau des lamentations". Au centre des tensions, le virage ultra-droitier du Premier ministre, sur l'immigration ou les retraites. "Il y en a qui découvrent que Bayrou ne pense qu'à sa pomme", se marre un ex-conseiller à droite

Trump vole au secours de Marine Le Pen... à sa manière: "Je ne la connais pas mais je suis sensible au fait qu’elle travaille dur depuis tant d’années", écrit le président US, qui appelle à sa "libération" et tire un parallèle entre la situation de la Gauloise et son passé de délinquant. "C'est l'internationale des condamnés", grince un conseiller de l'exécutif. Trump ne cache pas son désir de placer ses pions fascistes en Europe.

Face à l'explosion des droits de douane de Trump, Macron invite les entreprises françaises à "suspendre" leurs investissements aux Etats-Unis, "tant qu'on n'a pas clarifié les choses avec les Etats-Unis." "Il faut demander à Rodolphe Saadé", se bidonne un ex-conseiller du président, alors que le patron de CMA CGM, BFM et la Provence, a posé avec Trump en annonçant 20 milliards de dollars d'investissement aux Etats-Unis...

Les menaces proférées par Dati contre une fonctionnaire de l’Assemblee ont été remontées au ministre aux relations avec le parlement Patrick Mignola. « le Parlement ce n’est pas chez elle, c’est la maison du peuple », s’agace un député. Panot compte aussi envoyer un courrier à Yaël Braun-Pivet. Sans grand espoir: "Dati est intouchable", soupire un conseiller de l'exécutif. "Elle est là pour faire le sale boulot sur l'audiovisuel"

Un procès en appel express dès l’été 2026 pour Marine le Pen et ses petits camarades? Du jamais vu de mémoire de magistrat: « Ils ont nommé le patron de la SNCF à la Justice ou quoi? », persifle un bon connaisseur de la Place Vendôme. Darmanin n’a plus qu’à siffler le début de l’audience, qui pourrait avoir lieu en pleine bataille pour les municipales. Ambiance garantie.

Macron a rappelé l’indépendance de la justice lors du conseil des ministres après la condamnation de Marine Le Pen: « les magistrats doivent être protégés » a rappelé le président et en même temps « tous les justiciables ont droit au recours », relate un participant au conseil ce matin. « C’est le minimum syndical, il ne pouvait pas ne pas réagir »

Dati la terreur a encore frappé: l'examen de la réforme de l'audiovisuel a été interrompu après que la ministre de la Culture a pris à partie une fonctionnaire de l'Assemblée en commission. "Elle l'a menacée car selon elle, elle ne travaillait pas assez vite, c'était violent", confie un député témoin de la scène. Les travaux ont été interrompus par Yaël Braun-Pivet. L'entourage de la ministre plaide un simple "échange".

"Juge rouge", "macroniste", etc. Ciblée directement par le RN et la fachosphère, la magistrate qui a annoncé la condamnation de Marine Le Pen, Bénédicte de Perthuis, est menacée. Des policiers sont en patrouilles devant chez elle et l'Intérieur étudie une protection rapprochée face à l'inquiétude légitime de la hiérarchie judiciaire, selon mes informations pour @off. France, 2025... https://www.off-investigation.fr/vers-une-protection-policiere-pour-la-juge-du-proces-de-marine-le-pen

Si Macron se tait après la condamnation de Marine Le Pen, c'est moins par sidération que parce qu'il y a un "énorme malaise", selon un conseiller de l'exécutif. "L'exécution provisoire, c'est une décision gravissime, si ça arrivait dans un autre pays, la France condamnerait cette entrave au vote populaire", me confie ma source. Sans rappeler que le RN n'est pas interdit de candidature, seule Marine Le Pen l'est... pour l'instant