dana hilliot<p>ôôô<br>J'apprends sur la page de Marcial Tenreiro-Bermudez ( <span class="h-card" translate="no"><a href="https://mastodon.social/@archaeoten" class="u-url mention" rel="nofollow noopener" target="_blank">@<span>archaeoten</span></a></span> )<br>qu'une étude sur la bière en Mésopotamie est sortie aux Oxford University Press sous la plume de l'historien Tate Paulette !</p><p>C'est un épisode culte du récit de Gilgamesh, quand, à la toute fin de sa quête éperdue d'immortalité, il visite la taverne du bout du monde tenue par la tenancière et brasseuse de bière Siduri.</p><p>Les très nombreuses lectrices et très nombreux lecteurs 😂 de mon pseudo-roman Moldanau se rappellent sans doute ce paragraphe :</p><p>"Je suis à sec. Aucun mot ne vient. Qu’espérais-je au juste en venant ici ? Trouver mon auberge du bout du monde, ma taverne de la dernière chance ? Comme le narrateur de Masante naguère aux portes du désert ? Ou, bien avant lui, très longtemps avant lui, Gilgamesh débarquant aux confins du monde, après avoir traversé de terribles épreuves, à l’auberge tenue par la brasseuse de bière Siduri de laquelle il apprend que l’heure est venue pour lui de faire le deuil de son compagnon et de ses rêves d’immortalité ? Je donnerais cher pour savoir à quoi ressemblait une auberge Sumérienne, et plus cher encore pour goûter la bière qu’on y servait."</p><p>Ou encore cette allusion ici :</p><p>"À défaut d’apparitions spectrales, voici la serveuse de l’auberge, ma Siduri, ma Maxine, et ma bière, suivies du chien qui s’approche en remuant la queue. Je caresse la tête de l’animal : voilà qui semble lui plaire, car il ferme les yeux de ravissement."</p><p>Ou encore plus loin :</p><p>"À cette heure matinale, l’auberge de Finse n’a pas encore ouvert ses portes aux voyageurs et aux ivrognes. C’est un établissement du bout du monde : je suis toujours ému à l’idée qu’on puisse encore boire une bière aux confins des terres inhabitées. Me viennent en vrac les réminiscences d’autres tavernes des lointains. La première qui fut inscrite dans la mémoire des hommes, sise au bord de la mer, que tenait Siduri, la tireuse de bière à laquelle s’adresse le héros Gilgamesh, rendu fou de douleur d’un impossible deuil. Mais encore ! Circé et Calypso, en d’autres temps mythiques, qui feront les yeux doux à Odysseús, l’incorrigible naufragé. Ma préférée maintenant : aux portes d’un désert mortel, le voyageur sans but de Masante loue une chambre dans l’improbable auberge tenue par Maxine, debout derrière le comptoir en bois, conteuse magistrale et vacillante, menteuse invétérée, hantée par d’incertains souvenirs. Et c’est devant la très secrète Lanthana que j’ai conduit les errants qui s’échouent au café de la gare Moldanau. Ces lieux de boisson, inépuisables matrices à histoires, où se forgent les légendes et s’articule la mémoire des hommes ! Je les ai tant fréquentés dans ma jeunesse, et maintenant : je n’y mets plus les pieds, me contentant de les rêver."</p><p>Cet épisode se situe à la toute fin de l'épopée de Gilgamesh, et voici une adaptation en français du grand poète et musicien syrien Abed Azrié, des paroles que Siduri adresse à notre héros désemparé :</p><p>"Sidouri dit à Gilgamesh :<br> « Où vas-tu Gilgamesh ?<br> La vie que tu cherches<br> tu ne la trouveras pas.<br> Lorsque les grands dieux créèrent les hommes,<br> c’est la mort qu’ils leur destinèrent<br> et ils ont gardé pour eux la vie éternelle,<br> mais toi Gilgamesh<br> que sans cesse ton ventre soit repu<br> sois joyeux nuit et jour<br> danse et joue<br> fais chaque jour de ta vie<br> une fête de joie et de plaisirs<br> que tes vêtements soient propres et somptueux<br> lave ta tête et baigne-toi<br>flatte l’enfant qui te tient par la main<br> réjouis l’épouse qui est dans tes bras.<br> Voilà les seuls droits que possèdent les hommes. »</p><p>Quant au livre de Tate Paulette, le voici !</p><p><a href="https://global.oup.com/academic/product/in-the-land-of-ninkasi-9780197682449?cc=fr&lang=en&" rel="nofollow noopener" translate="no" target="_blank"><span class="invisible">https://</span><span class="ellipsis">global.oup.com/academic/produc</span><span class="invisible">t/in-the-land-of-ninkasi-9780197682449?cc=fr&lang=en&</span></a></p><p>(avec en prime une recette testée par l'auteur lui-même de la bière telle qu'on la fabriquait, selon les archéologues, en Mésopotamie il y a quelques milliers d'années)<br> <br><a href="https://climatejustice.social/tags/Beer" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener" target="_blank">#<span>Beer</span></a> <a href="https://climatejustice.social/tags/biere" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener" target="_blank">#<span>biere</span></a> <a href="https://climatejustice.social/tags/Mesopotamie" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener" target="_blank">#<span>Mesopotamie</span></a> <a href="https://climatejustice.social/tags/Gilgamesh" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener" target="_blank">#<span>Gilgamesh</span></a> <a href="https://climatejustice.social/tags/Siduri" class="mention hashtag" rel="nofollow noopener" target="_blank">#<span>Siduri</span></a></p>